La Réserve fédérale américaine (Fed) semble avoir revu ses priorités dans le cadre de son double mandat, qui consiste à trouver le juste équilibre entre plein-emploi et stabilité des prix : en réduisant son principal taux d’intérêt de 0,25 % en septembre, pour la première fois en neuf mois, elle semble désormais faire abstraction du rebond de l’inflation et axer ses efforts sur l’emploi.
En dépit des premiers signes d’une inflation en hausse, cette décision fait suite à la publication de chiffres décevants en matière d’emploi, en plus de la crainte de voir les entreprises stopper les embauches dans un contexte commercial chahuté par la nouvelle politique de droits de douane.
« Dorénavant, la Fed pourrait être plus attentive au niveau du marché de l’emploi qu’à celui de l’inflation », analyse Tom Hollenberg, gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group. « Aussi, en indiquant que, d’après elle, l’inflation causée par les droits de douane resterait sans doute ponctuelle, la Fed ouvre la voie à une baisse des taux aujourd’hui, suivie d’autres en 2026. »
« Qu’on s’en réjouisse ou non, un nouveau cycle de détente monétaire vient de commencer, et pourrait se traduire par au moins 50 ou 75 pb de baisses. Dans cette approche, le grand changement, c’est que l’inflation est devenue secondaire pour la Fed. »