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ÉCHANGES COMMERCIAUX Les 5 piliers de la croissance américaine

L’économie américaine fait preuve d’une résilience inattendue depuis l’annonce, il y a six mois, d’une hausse importante des droits de douane sur de nombreux produits et services importés par les États-Unis. Pourtant, dans les semaines et les mois qui ont suivi le « Liberation Day », les investisseurs ont pu observer qu’il n’y aurait finalement pas de guerre commerciale menée à coups de droits de douane, ce qui a contribué à atténuer leurs craintes d’une récession à court terme.

 

« L’incertitude quant aux droits de douane ne s’est pas totalement dissipée, mais l’administration américaine est revenue sur sa politique d’intimidation au profit d’une approche de négociations », explique Cheryl Frank, gérante de portefeuille actions chez Capital Group.

 

Même si le ralentissement du rythme des créations d’emplois et la baisse de la consommation des ménages semblent être les premiers symptômes d’une économie américaine qui commence à s’affaiblir, il reste des raisons d’être optimistes : entre l’adoption de la loi budgétaire et la baisse des taux d’intérêt, l’incertitude s’est atténuée sur plusieurs fronts depuis le début de l’année. Nos gérants de portefeuille ont ainsi identifié cinq facteurs susceptibles de stimuler la croissance économique américaine.

 

La croissance économique américaine a régulièrement dépassé les prévisions

Sources : Capital Group, Bloomberg. Consensus : estimations « sell-side » de croissance en glissement annuel du PIB réel des États-Unis. PIB (produit intérieur brut) réel des États-Unis : valeur, corrigée de l’inflation, des biens et services produits par de la main-d’œuvre sur le territoire américain.

1. La baisse des taux de la Fed est enclenchée

 

La diminution récente des taux directeurs américains est survenue alors que la croissance de l’emploi est en berne, signe d’une certaine fragilité économique. Les gouverneurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont évoqué d’autres baisses d’ici 2028, ce qui semble indiquer que la politique monétaire est à nouveau plus accommodante.

 

Les baisses de taux ont généralement pour effet de stimuler les dépenses et les embauches au sein des entreprises, ainsi que les achats de logement et de voiture dans les ménages. « De nombreuses sociétés, et en particulier celles dont l’activité dépend du marché de l’immobilier, attendent que les taux diminuent pour relancer leurs investissements », indique Cheryl Frank. Des sociétés américaines comme le géant du bricolage Home Depot, le fabricant de systèmes de chauffage et de refroidissement Carrier Global ou encore le fabricant de peinture Sherwin-Williams pourraient ainsi bénéficier d’un regain d’activité.

 

À noter également que les marchés ont tendance à récompenser les investisseurs quand les taux baissent alors que le contexte n’est pas à la récession : comme le graphique l’illustre ci-dessous, l’indice actions S&P 500 a gagné en moyenne 27,9 % dans ce type d’environnement, tandis que l’indice obligataire Bloomberg US Aggregate s’est adjugé 16,7 %.

 

Hors récession, les politiques monétaires expansionnistes ont tendance à dynamiser les marchés financiers

Sources : Capital Group, Bloomberg Index Services Ltd., Morningstar, Standard & Poor’s. Rendement total annualisé observé sur chaque cycle d’assouplissement monétaire de la Fed, c’est-à-dire à partir du moment où les taux directeurs ont atteint un point haut et jusqu’au moment où ils ont atteint un point bas. Cycles d’assouplissement étudiés : août 1984-août 1986 (hors récession), mai 1989-septembre 1992 (récession), février 1995-janvier 1996 (hors récession), mars 1997-novembre 1998 (hors récession), mai 2000-juin 2003 (récession), juin 2006-décembre 2008 (récession), et décembre 2018-mars 2020 (récession). Indices : S&P 500 (marché actions américain), MSCI World ex USA (marchés actions internationaux), Bloomberg U.S. Aggregate (marché obligataire américain), taux moyen procuré par les bons du Trésor américain à 3 mois (liquidités). Au 31 décembre 2024.

Cependant, les coûts d’emprunt pourraient ne pas reculer suffisamment pour relancer la consommation. Après tout, quand la Fed avait abaissé son taux directeur en septembre 2024, le taux du bon du Trésor américain à 10 ans, qui sert de référence aux établissements financiers américains pour fixer les taux de leurs prêts, avait augmenté plus qu’il n’a baissé. Pourquoi ? Parce qu’une série d’indicateurs économiques supérieurs aux attentes avait incité les investisseurs à revoir leurs anticipations de politique monétaire, ce qui, mécaniquement, avait fait remonter les taux d’intérêt.

 

Cette année, le taux du bon du Trésor à 10 ans a reculé d’un demi-point, passant de 4,79 % en janvier à 4,26 % début octobre. Or, la Fed pourrait envisager de recourir à des instruments dits « non conventionnels » pour faire reculer les taux à long terme – en particulier si l’administration Trump venait à s’immiscer davantage dans la politique monétaire décidée par la banque centrale américaine. « Ce n’est pas une prédiction, mais plutôt une possibilité à considérer », admet Damien McCann, gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group.

 

2. La loi budgétaire américaine, une mesure généreuse pour les entreprises et les ménages

 

La « grande et belle loi budgétaire » de Donald Trump prévoit notamment des baisses d’impôts rétroactives sur l’année 2025, baisses qui donneront lieu à des remboursements de trop-perçu aux contribuables début 2026.

 

D’autres éléments de cette loi, tels que l’exonération des heures supplémentaires et des pourboires, devraient eux aussi donner lieu à plus de 200 milliards USD de remboursements exceptionnels. « On peut comparer ces sommes à d’énormes chèques de relance », explique Cheryl Frank. Cette injection de liquidités pourrait rassurer les ménages et aider à atténuer les effets de l’inflation causée par la hausse des droits de douane.

 

Cette loi représente également une aubaine pour les entreprises qui, en contrepartie de leurs investissements aux États-Unis, pourront déduire de leur base imposable leurs dépenses de recherche-développement, leurs investissements en capital et leurs coûts de construction de nouvelles usines.

 

Les principaux bénéficiaires de cette mesure sont les acteurs des secteurs de la technologie et de la défense, dont la trésorerie s’améliorera mécaniquement.

 

En parallèle, les secteurs des énergies renouvelables et de l’assurance maladie verront leurs avantages réduits par la nouvelle loi budgétaire. À noter également que celle-ci se traduira à long terme par une augmentation de la dette publique, ce qui pourrait raviver l’inflation et peser sur la croissance.

 

3. La déréglementation, un tremplin potentiel pour la croissance

 

Un allègement de la réglementation serait bien accueilli par plusieurs entreprises, notamment celles qui ne participent pas à l’essor de l’intelligence artificielle.

 

« De nombreuses sociétés en dehors du secteur des technologies de l’information ont été délaissées par les investisseurs », explique Brittain Ezzes, gérante de portefeuille actions chez Capital Group. « De manière générale, la déréglementation pourrait inciter ces entreprises à se lancer dans de nouveaux investissements. » Plusieurs secteurs pourraient ainsi en tirer parti, parmi lesquels ceux de l’énergie, de l’industrie et des télécommunications.

 

Les investisseurs sont également à l’affût d’un assouplissement des règles prudentielles dans le secteur bancaire, lequel pourrait stimuler l’activité d’octroi de prêts à tous les secteurs d’activité – ce qui offrirait une bouffée d’oxygène à l’ensemble de l’économie. La banque Wells Fargo offre à ce titre un bon potentiel, après plusieurs années passée sous la surveillance des autorités américaines, et une équipe dirigeante renouvelée en 2019 pour rétablir sa réputation. Grâce à la levée du plafond des restrictions sur la taille de son bilan et à une réglementation plus favorable, cette banque va pouvoir prêter davantage, ce qui devrait avoir un impact positif sur ses bénéfices.

 

« Avec le processus de libéralisation enclenché par l’administration Trump, les entreprises américaines devraient se sentir moins bridées dans leurs projets d’investissement », ajoute Damien McCann. Ainsi, dans le secteur des télécommunications, les géants Charter Communications et Cox Communications sont en train de fusionner, tandis que dans le secteur des transports, Union Pacific rachète Norfolk Southern pour créer un réseau ferroviaire transcontinental. Attention toutefois : ces opérations s’inscrivent dans une vague de consolidation plus vaste qui pourrait aussi poser des problèmes de concurrence. Sans compter qu’une surveillance réglementaire allégée doit inciter les investisseurs à être encore plus vigilants en termes de prise de risque.

 

4. L’augmentation des budgets alloués à la défense, un facteur de soutien à long terme

 

« Plusieurs secteurs devraient enregistrer une hausse de la demande de leurs produits du fait de l’augmentation des dépenses militaires promise en juin dernier par les États membres de l’OTAN », explique Cheryl Frank.

 

Les Alliés consacreront ainsi 5 % de leur PIB à la défense d’ici 2035, contre 2 % auparavant. Ce virage spectaculaire constitue une réponse à la montée des tensions géopolitiques favorisée notamment par l’impact potentiel des droits de douane sur les chaînes d’approvisionnement et sur les alliances entre pays. L’Allemagne s’est distinguée sur ce sujet, en dévoilant début 2025 un vaste plan de relance budgétaire axé sur la modernisation de son armée et de ses infrastructures. 

 

Les pays membres de l’OTAN se sont engagés à multiplier par plus de deux leurs dépenses militaires

Sources : Capital Group, OTAN. Les chiffres pour 2024 sont des estimations basées sur les dernières données disponibles, au 28 août 2025. Le 27 juin 2025, les Alliés se sont engagés à porter à 5 % la part du PIB consacrée à leurs dépenses de défense. Part du PIB basée sur les prix constants et les cours de change, avec une indexation à 2021. Par dépense de défense, l’OTAN entend un paiement effectué par un gouvernement national dans le but exprès de répondre aux besoins des forces armées du pays, des Alliés ou de l’Alliance. La défense d’infrastructures critiques consiste à réaliser des investissements dans le but notamment de protéger les infrastructures critiques, de défendre les réseaux, d’assurer la préparation du secteur civil et la résilience, de libérer le potentiel d’innovation et de renforcer la base industrielle de défense.

Sachant que la plupart des systèmes de défense de pointe sont fabriqués aux États-Unis, de nombreuses entreprises américaines devraient bénéficier à long terme de l’augmentation des budgets alloués à la défense. La demande de radars et de systèmes de défense antimissile de la société RTX a ainsi augmenté en réponse aux efforts de modernisation engagés par les nations d’Europe et du Moyen-Orient. Le recours accru aux drones devrait quant à lui profiter à la société américaine Northrop Grumman, ainsi qu’à son homologue britannique BAE Systems.

 

En Allemagne aussi, les carnets de commandes se remplissent vite : celui du fabricant de blindés Rheinmetall a atteint une valeur record de 63,2 milliards USD au 30 juin 2025, soit 29,9 % de plus en l’espace de six mois.

 

5. Les investissements dans l’IA poursuivent leur ascension

 

L’économie de l’intelligence artificielle (IA), dynamisée par le lancement de ChatGPT, est devenue un puissant relais de croissance aux États-Unis. À tel point que les investissements dans les technologies – qui comprennent la recherche-développement et la construction de centre de données – pesaient environ 7,5 % du PIB américain au 30 juin 2025. C’est plus que pendant la bulle Internet, et cette tendance semblée vouée à se maintenir.

 

« Si des progrès remarquables ont été accomplis dans les systèmes d’IA, leur déploiement n’en est qu’à ses débuts », analyse Mark Casey, gérant de portefeuille actions chez Capital Group, qui table sur une adoption à grande échelle dans tous les secteurs d’activité, ce qui pourrait accélérer les gains de productivité et l’innovation.

 

Les retombées pour les entreprises seront toutefois inégales, entre celles qui verront leurs bénéfices s’accroître et les autres qui se retrouveront en plus ou moins grande difficulté. Mark Casey estime aussi que l’écosystème de l’IA se développera de manière cyclique au cours de la décennie à venir, avec une alternance de phases d’optimisme et de revers.

 

Un contexte économique changeant

 

L’économie américaine apparaît aujourd’hui fragilisée, faute du soutien habituel qui lui est apporté par les créations d’emplois, la confiance des ménages ou encore les investissements des entreprises. D’autres relais de croissance sont toutefois possibles, et pourraient avoir des retombées positives à long terme sur l’assise budgétaire et sur les alliances géopolitiques des États-Unis. En outre, l’inflation américaine demeure élevée, et pourrait accélérer à mesure que la politique douanière de l’administration Trump fera pleinement sentir ses effets sur l’économie. En parallèle, l’impact de l’IA sur les marchés actions et sur le PIB américain complique la lecture du paysage économique.

 

Pourtant, comme elle l’a déjà démontré par le passé, l’économie américaine est capable de résilience. Les investisseurs qui maintiennent leurs positions sur le long terme malgré les épisodes d’incertitude et de volatilité ont ainsi tendance à tirer leur épingle du jeu. « Je suis convaincue de l’intérêt de conserver ses investissements en dépit de situations parfois difficiles, conclut Cheryl Frank. Peu importe si les marchés montent en flèche ou chutent lourdement, la discipline et l’accent sur les fondamentaux sont mes alliés face à la volatilité. »

Cheryl Frank est gérante de portefeuille actions chez Capital Group et possède 27 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Elle est titulaire d’un MBA de Stanford et d’une licence de Harvard.

Damien McCann est gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group et possède 25 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. ll est titulaire d’une licence de gestion option finance de California State University (Northridge), ainsi que de la certification Chartered Financial Analyst®.

Brittain Ezzes est gérante de portefeuille actions chez Capital Group et possède 27 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Elle est titulaire d’une licence en relations internationales et en études russes de Brown University.

Mark Casey est gérant de portefeuille actions chez Capital Group et possède 25 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Il est titulaire d’un MBA de Harvard et d’une licence de Yale. 

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