Face à l’incertitude persistante relative aux droits de douane et au contexte géopolitique, le secteur américain des services aux collectivités – qui constitue une source de revenus généralement stables et fiables – sort du lot dans le segment des obligations d’entreprise.
Les entreprises américaines de services aux collectivités dégagent un revenu généralement fiable et stable : grâce à une réglementation qui leur permet de répercuter la plupart de leurs coûts directement sur les usagers, elles peuvent équilibrer leurs recettes avec leurs dépenses, et ainsi tirer leur épingle du jeu dans tous les cycles de marché.
Le segment des obligations des énergéticiens américains est à la fois complexe et fragmenté, particulièrement du point de vue des émetteurs, ce qui se traduit souvent par des obligations émises avec une décote par rapport aux obligations de qualité comparable d’autres secteurs d'activité. Ce secteur est notamment réputé pour ses obligations garanties, c’est-à-dire couvertes par des actifs de valeur élevée et assorties de solides clauses contractuelles, appelées « covenants ».
En dépit de leur bonne qualité, ces obligations garanties sont assorties d’importants spreads par rapport aux obligations d’entreprise moins bien notées d’autres secteurs, ce qui offre aux investisseurs la possibilité à la fois d’améliorer la qualité de leur portefeuille et de bénéficier d’un surcroît de rendement.
Les incendies de forêt demeurent un risque clé aux États-Unis, mais il est atténué par les lois adoptées dans différents États. Selon le cas, ces textes ont introduit la notion de limitation de la responsabilité en cas de feu causé par une défaillance des équipements des énergéticiens, et/ou la création de fonds d’indemnisation des coûts liés aux incendies de forêt. Nous pensons que le marché continue de surévaluer les risques liés aux feux de forêt.
Chez Capital Group, l’exposition des portefeuilles au secteur des fournisseurs d’électricité est divisée en deux grandes catégories.
Dans la première figurent des émetteurs réputés « sûrs », basés principalement dans le sud-est des États-Unis et dans le Midwest. Malgré les revenus stables qu’elles génèrent, ces obligations ont tendance à afficher des spreads importants par rapport aux autres obligations d’entreprise en raison de la fragmentation du marché décrite plus haut.
Et la seconde grande catégorie correspond aux fournisseurs d’électricité de la Côte Ouest des États-Unis. Il faut savoir aussi que les investissements dans les obligations émises par ce secteur fonctionnent de manière saisonnière : les investisseurs achètent en hiver et revendent avant l’été, qu’ils appellent la « saison des feux ». Or, en réalité, les incendies de forêt n’ont rien de saisonnier, puisque cette année, le sud de la Californie a été ravagé en janvier.
Pour les investisseurs de long terme que nous sommes, il paraît plus judicieux d’accepter que de courts épisodes de volatilité sont possibles, tout en gardant notre vision de long terme, en nous appuyant sur la recherche fondamentale approfondie pour identifier des positions susceptibles de bénéficier d’un resserrement structurel des spreads.